Exploration de modèles économiques dans le domaine du jeu vidéo



Le modèle en vigueur : le rasoir et les lames

Appelé chez les anglo-saxons Razors and Blades, cette façon de procéder, généralisée par Gilette puis repris sur de nombreux marchés (consoles de jeu, imprimantes, etc.) consiste à ne pas réaliser de bénéfices sur l'équipement principal non-destiné à être remplacé (le rasoir, la console, l'imprimante) pour mieux se rattraper sur ses "consommables" (les lames, les jeux, les cartouches d'encre) rendus nécessaires par son utilisation.

Cette forme commerciale a d'autant plus de sens dans le cas où, naturellement, le coût des recharges est faible devant l'équipement principal et où leur remplacement pur et simple est source de plus value directe (ex : hygiène pour les lames).

Un corollaire de ce modèle économique est que celui qui le met en place doit être raisonnablement certain de verrouiller son marché : son activité s'écroule le jour où un tiers propose des consommables à prix normal. Ce verrouillage s'obtient par différents moyens (secret industriel, brevet, incompatibilité intentionnelle), et aboutit à créer un monopole localisé dont le consommateur final est souvent la première victime, obligé de surpayer les consommables. Quand le secteur prend la forme d'un cartel et que chacun des membres de l'oligopole applique ce modèle, le consommateur n'a pour toute latitude que le choix de celui dont il deviendra dépendant.

Dans le microcosme des consoles et autres appareils multimédia grand public, ce modèle est d'autant plus dangereux que de fortes présomptions de vente à perte (illégale) s'y sont greffées. Ce phénomène peut être constaté quand des consommateurs achètent un lecteur mp3 dans le seul but de récupérer son mini-disque dur interne, sachant que le lecteur est moins cher que son disque acheté séparément, ou quand on achète une console pour la transformer en mini-ordinateur ou en noeud d'un cluster : à la racine de ces déviations d'usage, de suspectes distorsions de prix sont manifestes.

Dans le cercle très fermé des constructeurs de consoles, actuellement le bénéfice n'est donc pas tiré de la console mais des royalties issues des ventes de jeux : le constructeur se rémunère en percevant une partie des revenus générés par les éditeurs de jeux.





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Dernière mise à jour : 16 Août 2004